Le QI est une réalité essentielle dans la pensée médicale chinoise mais il est

                                                               important de préciser qu'aucune traduction, aucun mot ne donne un sens exact à

                                                               ce principe. Les traductions par énergie, souffle, principe vital sont restrictives et

                                                               souvent erronées.

                                                               Les textes anciens ne conceptualisent pas le qi, ils le perçoivent fonctionnellement par

                                                               "ce qu'il fait". 

                                                               Il a des formes diverses (yuan qi, gu qi, zong qi...) et change en fonction des

                                                               circonstances.

Comme nous le montre l'idéogramme du qi, il peut être immatériel, éthéré (la vapeur qui s'élève) ou dense, matériel (le riz en cuisson). La pensée médicale chinoise ne distingue pas, ne sépare pas l'immatériel et le matériel.

Le qi est à l'origine des phénomènes de l'univers. Dans le Huan Nan Zi (vers – 122 av. J.-C), il est écrit : " le Dao est venu du Néant et le Néant a produit l'Univers. L'Univers a produit le QI... Ce qui était pur et léger s'est envolé pour créer le Ciel et ce qui était lourd et trouble s'est solidifié et a donné la Terre".

Dans la Médecine Traditionnelle Chinoise, le Qi a généralement 5 fonctions.

1/ Fonction propulsive : il impulse une action dynamique, propulse, stimule. Il participe à la croissance, au développement de l'organisme, stimule les fonctions des Zang Fu (organes, entrailles), aide à la production et à la circulation du sang et des liquides organiques...Pour exemple, le Qi du coeur soutient, aide la circulation du sang.

2/ Fonction réchauffante : il réchauffe le corps, maintient une température corporelle pour assurer le bon fonctionnement physiologique des organes et des tissus.

3/ Fonction protectrice : il protège l'organisme, lui permet de résister aux facteurs pathogènes externes et de lutter contre ceux-ci s'ils réussissent à pénétrer dans l'organisme.

4/ Fonction fixatrice et astringente : il contient le sang, les liquides organiques. Il maintient les organes à leur place. Pour exemple, le qi des reins contrôle les orifices inférieurs.

5/ Fonction de transformation : le qi comme le sang et les liquides organiques sont soumis à des mécanismes de transformation permanents. Pour exemple, les déchets solides et les liquides troubles sont évacués vers l'extérieur tout au long de la vie.

Le Qi est en mouvement constant, il constitue l'individu et lui permet d'être en activité.

Il accompagne les mouvements du corps : l'activité physique (marcher, danser...), les mouvements réflexes inconscients (respiration, battements cardiaques...), les gestes volontaires (manger, parler...), les activités mentales (penser, rêver...), le développement , la croissance et les phénomènes vitaux (naissance, croissance, vieillissement...).

Il existe bien évidemment des actions thérapeutiques spécifiques pour réguler, assurer une meilleure circulation, tonifier... . C'est une des missions du praticien.

En conclusion, on retiendra que le concept du qi est difficile à traduire et à définir sommairement. Son champ d'action est large, il inclut des notions de mouvement, de transformation, de fonctionnement, d'évolution... .

Il est un des fondements de la médecine chinoise en relation permanente entre le matériel et l'immatériel, l'interne et l'externe. Le corps humain ne peut fonctionner sans lui.